Webmaster Daisy

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6. Kokoro wa hanatan koto wo yosu.
  Il est nécessaire de libérer son esprit.
 

 Kokoro : coeur, esprit, noyau.
hanatan : séparer, laisser la liberté, relâcher, laisser aller.
koto : chose, substance.
yosu : nécessite, demande, exige.


Règle 6.

Dans son livre "Karate-dō Kyōhan", Maître Funakoshi écrit : "De même que le miroir est clair et reflète une image sans distorsion, ou la vallée tranquille qui renvoie l'écho d'un son, ainsi doit un débutant se libérer de ses pensées égoïstes et mauvaises, car c'est seulement avec un esprit clair et la conscience pure qu'il peut comprendre ce qu'il apprend". Contrôler son propre esprit, son ego, ses pulsions, ses peurs.

Mizo No Kokuro. L'esprit comme l'eau. Ceci se rapporte à l'attitude mentale tout en faisant face à un adversaire réel. Il se rapporte au besoin de faire le calme d'esprit, comme la surface de l’eau calme. L'eau lisse reflète exactement l'image de tous les objets, et si l'esprit est maintenu calme, la compréhension des mouvements d'adversaires, psychologiques et physiques, sera immédiate et précise, et ses réponses défensives et offensives seront appropriées et proportionnées.D'autre part, si la surface de l'eau est dérangée, les images qu'elle se reflète seront tordues. En d'autres termes, si l'esprit est préoccupé avec des pensées d'attaque et de défense elle ne comprendra pas correctement les intentions de l'adversaire créant une occasion pour que l'adversaire attaque.

La base de la progression en arts martial est de contrôler son esprit, ses pulsions, son ego. Bruce Lee nous résume bien cette pensée avec une de ses citations : Le but des arts martiaux est en fin de compte la connaissance de soi. Un coup de poing ou un coup de pied ne doivent pas mettre un adversaire K.O., mais tuer vos craintes, votre ego, ou vos complexes.

 7. Wazawai wa getai no shozu.
    Le malheur provient de la négligence. 
 

 Wazawai : malheur, infortune.
getai/kaitai : paresseux, négligen.
shozu : produit, provoque, survient.

Règle 7.
"La vie ressemble souvent à un match à couteaux tirés. Avec une attitude tiède face à la vie,qui vous fait supposer qu'après un échec il existe toujours une deuxième chance, qu'espérez-vous accomplir l'espace d'une vie, qui souvent ne compte guère plus de cinquante années ?" Gichin Funakoshi. La vigilance, le zanchin, est primordial dans toutes les circonstances de la vie quotidienne. 
Beaucoup d'accidents sont imputables à la négligence, à la paresse, au manque d'effort. Le moindre relâchement de l'attention lors d'un combat, peut réduire à néant les efforts de préparation et de recherche effectuées au préalable. La paresse, la négligence prend parfois des formes insoupçonnées, qui n'ont rien à voir avec le nombre d'heures passées au travail ou à l'entraînement. La principale forme est la peur. La peur du changement, la peur de perdre ce que nous avons si nous nous aventurons ailleurs. S’améliorer comme être humain, évoluer, demande du courage et des efforts que peu de gens sont prêts à faire.

8. Dojo nomino Karate to omou na.
Ne croit pas que le Karate n'a lieu qu'au Dojo.

Dojo : place, salle d'entraînement.
nomi : seulement.
karate : main vide.
omou na : ne pensez pas.

Règle 8.
La voie, la pratique intérieure et l'importance d'un bon comportement dans tous les actes de la vie quotidienne. Pratiquer ne concerne pas seulement la technique. Ce principe se retrouve dans l'ensemble des arts martiaux pratiqués en tant que voie. Le Budo, répètent les Maîtres, ne se pratique pas qu’au Dojo. Il constitue un art de vivre qui s’expérimente à chaque instant. Le véritable Dojo, ajoutent-ils, est celui que le disciple doit se bâtir dans son cœur, au plus profond de lui-même.  Cette préoccupation fait la différence entre un pratiquant de Karaté Do et un pratiquant de sport de combat attaché aux résultats superficiels. Le combat libre ou de compétition, donne l’occasion au participant d’utiliser ses capacités en vue d'affronter le défi posé par les capacités de son opposant. Le mot *compétition* vient du latin cum petire ; essayer ensemble. Chaque personne essaie d'actualiser son potentiel et cette tâche est facilité parce que chaque adversaire force l'autre à faire de son mieux.  Ainsi la compétition de par son entraînement spécifique, peut faire progresser le karatéka, car la compétition est un test d'efficacité qui permet aux compétiteurs de prendre conscience de leurs faiblesses, et ainsi de se remettre en cause. La compétition améliore la qualité de l'expérience lorsque l'attention porte sur l'activité elle-même ; lorsque le participant vise des buts extrinsèques, l'emporter sur l'autre, impressionner les spectateurs, gagner une médaille, au lieu de se centrer sur ce qui se passe, la compétition devient une distraction, un spectacle qui nuit à l'expérience optimale.

Le Bouddhisme enseigne que le monde entier est un dojo. Funakoshi a écrit dans Karate-Dō Nyūmon;"Considérez la vie de tous les jours comme faisant partie intégrante de votre entraînement de karate. Ne croyez pas que que le karate n'existe qu'au sein du dojo, ou qu'il ne doit être considéré comme une méthode de combat. L'esprit de la pratique du karate et les éléments constitutifs de l'entraînement sont applicables à chacun et à tous les aspects de la vie quotidienne. Celui dont l'esprit et la force mentale se sont endurcis en adoptant une attitude ou il n'est nulle question de renoncer, ne rencontrera aucune épreuve qu'il ne saurs surmonter." Gichin Funakoshi

 9. Karate no shugyo wa issho de aru.
  L'apprentissage du Karate dure une vie entière.

 karate : main vide.
shugyo : formation, instruction.
issho : vie entière, existence.
de aru : pour être.

 Règle 9. 
Après quelques années de pratique, Funakoshi remarqua que sa santé s'était grandement améliorée, et c'est à cette période qu'il commença à considérer la pratique du Karate comme un art de vivre. L'apprentissage d'un art martial, tout comme l'art du bonsaï, n'est jamais terminé, parce que l'homme tout comme la plante se modifie sans cesse, parce qu'ils vivent ! Il faut toujours garder à en tête que Funakoshi ne parle pas uniquement de techniques, mais aussi de développement de la personne. Si vous demandez à un maître Zen combien de temps il vous faudra pour devenir zazen (harmonie avec l'univers), il vous répondra probablement ; jusqu'à votre mort... L'école bouddhiste Zen et les arts martiaux ne sont pas des choses que vous faîtes ou vous apprenez, ils sont ce que vous êtes.

Voici un passage du Hagakure qui illustre très bien ce précepte : C'est pourquoi un Samouraï doit connaître ses faiblesses et passer sa vie à les corriger sans jamais avoir le sentiment d'en faire suffisamment. Il ne doit naturellement jamais être trop confiant mais il ne doit pas non plus se sentir inférieur. Yagyu, le maître de la Voie du Sabre, auprès du Shogun Tokugawa disait : « je ne sais pas comment surpasser les autres. Tout ce que je sais, c'est comment me surpasser ». Il se disait: « Je suis aujourd'hui meilleur qu'hier, demain je serai encore supérieur ».Un vrai Samouraï consacre tout son temps au perfectionnement de lui-même. C'est pourquoi, l'entraînement doit être un processus sans fin.

 10. Arai yuru mono wo Karate ka seyo soki ni myo mi ari
  Le Karate est présent dans tout ce que vous faites, là est sa beauté intrinsèque. 

 Arai yuru : tous, chaque.
mono : chose(s), substance.
karate : main vide.
ka seyo : transformez en, transformez (commande).
soki : là (pas trop loin).
myo mi : charme, beauté exquise.

 Règle 10
Un coup, de poing ou de pied, asséné ou encaissé, peut signifier vie ou mort. Telle est la doctrine au cœur du Karate Dô. Si chaque domaine de la vie est abordé avec un tel sérieux, épreuves et difficultés peuvent être dépassés. Si un pratiquant affronte chaque difficulté en ayant le sentiment que sa vie entière est en jeu, il réalisera l'ampleur de ses propres capacités.

Relie ta vie de tous les jours au karaté et tu découvriras Myo, la lumière de l'esprit. Considérez la vie de tous les jours comme faisant partie intégrante de votre entraînement de karaté. Une tâche difficile, un examen éprouvant, une épreuve de la vie sont tous des occasions d'apprendre et grandir. Ce principe rejoint la règle 8; Ne croit pas que le Karate n'est qu'au Dojo.

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