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Les 20 préceptes du Karaté Do

Niju kun

Nijukun

Ces préceptes écrits par Me Funakoshi expliquent clairement la façon de voir et de pratiquer cet art martial.

 

1. Karate Do wa rei ni hajimari, rei ni owaru koto wo wasuru na
    N'oubliez pas que le Karate Dō commence et se termine dans le respect.

Karate Do : la voie du Karate.
rei : respect, salutation, salut, gratitude.
hajimari : début.
owaru : finir.
koto : chose.
wasuru na : n'oubliez pas.

Règle 1.
Sans la pratique de la politesse et du respect, il n'y a pas de progression possible sur la Voie. Le respect de l'étiquette, symboliquement marqué par le salut (Rei), crée l'harmonie en soi et autour de soi. On peut lire dans les livres de la série Best Karaté écrits par M. Nakayama, que Funakoshi rappelait souvent à ses étudiants que ''sans courtoisie, l'esprit du Karate Do n'existe pas''. Okinawa est considéré comme le pays ou toutes les formes d'étiquettes sont le plus strictement respectées. La fameuse porte frontale du Château de Shuri est appelée Shurei-no-Mon, la porte de la courtoisie. "Le karateka", et l'être humain en général, doit cultiver la courtoisie et lui accorder plus d'importance qu'à la puissance et la technique. J'ai remarqué que les étudiants sérieux se sentent toujours concerné par autrui. Ils font également preuve de la ténacité nécessaire à l'étude du karaté à long terme." Gichin Funakoshi.  
"La notion de respect envers ses partenaires d'entraînement est primordiale. Il est important d'être poli pendant l'entraînement avec un partenaire, de ne pas être arrogant, ou se croire supérieur. Cependant, la politesse et le respect ne doivent pas être limités aux quatre murs du dojo. À la maison, on écoute ses parents. Au travail, nous n'allons pas à l'encontre de l'avis de nos supérieurs. À l'école, on porte attention aux paroles des professeurs." Gichin Funakoshi

2. Karate ni sente nashi
    En Karate on ne prend pas l'initiative de l'attaque.

Karate : main vide.
sente : le premier geste, le premier mouvement, l'initiative.
nashi : n'existe pas, n'est pas là.
Règle 2
Ce précepte est sans aucun doute l’un des plus célèbre. Il a été gravé sur la pierre de son mémorial élevé au temple Enkakuji de Kamakura. Le karaté ne doit servir en aucun cas à attaquer. Ici, Funakoshi ne parle pas de la voie du Karate . Au lieu de cela, il se réfère à lui simplement en tant que technique. Ici, le mot attaque est absent...
Cette sentence résume toute l’attitude qui doit être à la base de la pratique du karaté, et des arts martiaux en général. Le premier mouvement, et même si de l’extérieur il peut être perçu comme une initiative d’attaque, doit être conçu comme une défense. Le karatéka ne doit pas manifester d'agressivité, et la réponse qu’il peut être amené à donner lorsqu’une confrontation est inévitable ne saurait être qu’une défense, suivie d’une riposte contrôlée sans agressivité et violence en fonction de l’agression.  Singulièrement, tous les katas Shotokan commencent par une technique défensive. Cette volonté de ne pas commencer le combat, la sérénité et l’harmonie qu’elle sous-entend, doit être présente au Dojo comme dans toutes les choses de la vie.
Un témoignage de Taiji Kase ; Mon conseil pour les pratiquants de karaté do est très simple : il faut bien faire attention à ce qu'a dit Gichin Funakoshi “Karate Ni Sente Nashi”. Il faut comprendre ce concept de manière très profonde. Aussi bien au niveau mental qu'au niveau technique. Il faut faire en sorte que l'agresseur possible comprenne mentalement qu'il vaut mieux pour lui ne pas attaquer, qu'il le sente et qu'il l'accepte. C'est là le véritable sens de la maxime “Karate Ni Sente Nashi” : que l'adversaire renonce à sa première attaque et qu'ainsi l'agression ne se produise pas.
Un enseignement fondamental au cœur du Bushido, dictait de ne jamais tirer son sabre sur un coup de tête. Karate ni sen te nashi est une extension de ce principe de base selon lequel il ne faut pas sortir son arme au moindre prétexte. Elle souligne la nécessité absolue de faire montre de patience et de retenue. Mais si la confrontation devient inévitable, alors le pratiquant doit se lancer corps et âme dans la confrontation.

3. Karate wa gi no tasuke
    Le Karate est l'aide de la justice.

Karate : main vide
gi : justice, droiture, loyauté, fidélité, signification, sens
tasuke : aide, secours, délivrance

Règle 3.
Le karaté est un instrument de justice ; la pratique de cet art doit développer un esprit ayant une vision juste des choses de la vie et aussi, s'il y a lieu, rendre possible d'intervenir physiquement pour une cause légitime. Pour Funakoshi, le Karate Do vise le perfectionnement tant de l'esprit que du corps. "Respectez les règles de la morale dans votre vie quotidienne, en public comme en privé. Personne ne peut atteindre la perfection en Karate sans avoir compris qu'il s'agit par-dessus tout d'une foi, d'une voie. Le karatéka en offrant son aide et en acceptant celle des autres apprend à donner à l'Art la dimension d'une foi." Gichin Funakoshi

 

4. Mazu jiko wo shire, shikashite ta wo shire
    Avant tout connais-toi, ensuite connais les autres.  

mazu : premièrement, tout d'abord  
jiko : soi-même
shire : connaître, savoir
shikashite : et, aussi, alors, puis
ta : les autres

Règle 4.
Il faut connaître ses forces et ses faiblesses, ne pas être complaisant envers soi. Ensuite seulement porter un regard, une appréciation, une évaluation sur l'autre. Cette vérité simple est connue depuis longtemps ; la devise inscrite au fronton du temple de Delphes implique que la maîtrise la conscience détermine la qualité de la vie. Aristote en parlait comme une vigoureuse activité de l'âme. Presque chaque humaniste célèbre, de Ghandi à Jésus Christ a exalté les hommes à mieux se comprendre afin de comprendre le monde autour d'eux. Connaître les autres, c'est la sagesse ; se connaître soi-même, c'est la sagesse supérieure. Lao-Tseu

Azato, le premier professeur de Funakoshi, avait l'habitude de dire ; "Connaître son ennemi et se connaître soi-même : c'est le secret de la stratégie ". À force de pratique le karatéka connaît ses techniques favorites ainsi que ses propres faiblesses, en combat il doit connaître ses propres points forts mais aussi ceux de son adversaire.

Selon un vieux conte japonais, un jour un Samouraï belliqueux somma un maître zen de lui expliquer ce qu'étaient le paradis et l'enfer. Le moine lui répondit avec mépris:Tu n'est qu'un rustre, je n'ai pas de temps à perdre avec des gens de ton espèce. Se sentant insulté, le samouraï devint furieux et, tirant son épée, cria : Je pourrais te tuer pour ton impertinence. Voilà ce qu'est l'enfer, répliqua le moine calmement. Surpris par la vérité de ses paroles, le Samouraï se calma, rengaina son sabre, salua le maître et le remercia de l'avoir éclairé. Et voilà le paradis rajouta celui-ci. Cette histoire montre qu'il est bien différent de se laisser emporter par ses émotions et le fait d'en être conscient. La première partie "Connais-toi toi-même" nous vient de Socrate et nous rappelle qu'il faut être conscient de ses émotions au fur et à mesure de leur apparition. Reconnaître que l'on est en colère ; c'est déjà vouloir ne plus l'être.

5. Gijutsu yori shinjutsu
    L'esprit avant la technique. 

Gijutsu : technologie, technique, habileté, art, compétence.
yori : plus que.
shinjutsu : spiritualité. 

Règle 5.
Funakoshi avait beaucoup développé sa spiritualité, et était aussi très pacifique dans son enseignement du Karate. Ses détracteurs disaient qu’il enseignait un karaté doux. Funakoshi voulait focaliser l'attention de ses élèves sur ce qu'était " l'esprit d'une technique", l'essentiel du message qu'il avait amené d’Okinawa : une philosophie et une règle de vie, une Voie d'existence et de perfection de l'homme en quête de lui-même. L'ascension de la classe militaire au Japon, dont l'objectif était de former des guerriers, altéra considérablement le message de Funakoshi, cet homme imprégné des préceptes du Confucianisme chinois que lui avait enseigné de son grand-père à Okinawa.

 "Le Karate-Dō vise le perfectionnement tant de l'esprit que du corps et les louanges des seules prouesses physiques doivent être bannies. Comme le saint bouddhiste Nichirien l'a dit si justement, on n'étudie pas les sutras en les lisant seulement avec les yeux mais aussi avec l'âme. Celui dont l'esprit et la force mentale se sont endurcis en adoptant une attitude ou il n'est nulle question de renoncer, ne rencontrera aucune épreuve qu'il ne saura surmonter." Gichin Funakoshi

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